mercredi 24 mars 2010

Semaine de dingue !

Et voilà, c'était prévu !

Elle a commencé très fort. Deux jours à cuire à petit feu dans un bâtiment privé de climatisation. Je maudis la compagnie nationale d'électricité et ses coupures à répétition. Evidemment, mon entreprise a pensé à tout, même au groupe électrogène. Seulement on n'est pas sûr que Caterpilar (son petit nom) supporte toute la charge. Alors on isole les circuits secondaires en ne gardant que le strict nécessaire à la production d'intelligence : les écrans, les téléphones, les imprimantes, et les cafetières. Et voilà, obligé de travailler au souffle chaud d'une fenêtre entre-ouverte avec une réserve de 3 heures d'eau sous le coude...

Et elle continue : j'ai enfin obtenu mon permis de conduire, tamponné depuis un mois déjà. Reste l'étape ultime, la francisation du document. Et on repart pour un tour administratif de paperasse et obligation consulaire... authentification du permis, photos d'identité, copie de tout document d'identité, certificat de santé, et des sous (encore des sous !). Ah, j'oubliais l'enveloppe timbrée à la silhouette de Marianne. Où est-ce que je le trouve, moi, le timbre ici ?

Et toujours... Faut savoir qu'à Port Gentil, la notion d'horaire n'existe pas. Le site, la brochure, et même le préposé au téléphone à beau vous indiquer les heures d'ouverture... de toute façon elles ne sont pas respectées. Pire, vous vous retrouvez avec trois horaires différents ! Et là, vous choisissez lequel ?

Pour m'achever, le fournisseur n'a toujours pas renvoyé ma carte d'accès à l'association sportive après deux mois d'attente ! Dans une semaine je ne franchirai plus le seuil du dojo !

Finalement j'ai craqué... j'ai acheté un Rustique bien puant à 8 €, et j'ai descendu mon Miel Attiki !

vendredi 19 mars 2010

Rien !

Cette semaine... rien ! Les climatiseurs ronronnent glacialement. Les routeurs et points wifis poursuivent leurs discutions scintillantes. Réseau téléphonique et ADSL vacillent au pas de Gabon Telecom : un coup ça marche, un coup ça marche pas !
"Oui, mais faut faire quelque chose ! On est client, on paie !!
- Eh ! Oui, faudrait relier Port-Gentil par fibre optique !"
Bref, grand projet d'entreprise pour un horizon tout aussi immense. La route Libreville - Port-Gentil se cache toujours dans un tiroir ministériel, comme il est toujours nécessaire de composer trois numéros consécutifs pour réussir à sonner un GSM depuis un poste fixe.
Cette semaine... rien ! Pas de problème domestique. Pas de venue d'entreprises de nettoyage, ramonage, réparation, connexion, peinture, serrurerie... A cette quiétude désirée, je pressens l'aube du prochain orage tonnant l'apogée de la saison des pluies. Celui qui d'une bourrasque va dévaster sans distinction végétations et toits de tôles, déchainer les champs électriques à longueur de nuits et pulvériser mes disjoncteurs. Déjà l'état des lampadaires renseignent sur l'avancée de la saison. Soir après soir, les géants sombrent dans l'obscurité, entrainant dans le noir quelques mètres de route, de terre et d'herbes. Apparemment, ça n'inquiète personne ! Mais que fait la DDE ?
Ah oui, c'est vrai ! Elle est occupée à la réfection de la chaussée du centre ville. Celle à l'état de surface impeccable qui longe le Palais Présidentiel...

lundi 15 mars 2010

La main dans le sac

Révolution écologique dans la capitale économique gabonaise. Port Gentil s'apprête d'ici un mois à importer d'une entreprise française des sacs biodégradables appelés à remplacer les actuels poches plastiques roses et noirs actuellement en circulation dans les marchés et supermarchés. L'objectif est une première mondiale. La ville s'apprête sous un semestre à interdire l'utilisation des habituels sacs et poubelles en plastique qui terminent invariablement leur vie au bord des routes, dans une décharge sauvage ou bien à la surface des eaux proches. Les nouveaux sacs à base de fécule de pommes de terre seront désormais les seuls à être utilisés par la population. Alors... à quand Libreville ?

samedi 13 mars 2010

La vie économique

Port Gentil présente deux économies. Celle du centre ville, la riche, appartient au gabonais aisé et à l'expatrié européen. Avec l'importation des normes et des matériaux, tout y est similaire à la France. Les voitures viennent de l'autre continent. Les lampadaires, les panneaux de circulation, les boites de conserves, les climatiseurs, les cuisinières, le lait sont estampillés aux couleurs des célèbres marques françaises. Tout comme dans la capitale romantique, des supermarchés ont fleuri pour répondre à la demande de cette catégorie de clients habitués à la consommation de masse. Ici avec l'ensemble des ingrédients à l'import, je suis à même de réaliser la spécialité Da Rocha : à savoir les pâtes estudiantines Barilla aux lardons Herta, aux oignons frais et à la noix de beurre Elle&Vire (cassez un oeuf sur le mont pasta avant de servir dans des ustensiles IKEA). Je peux me laisser tenter par du thon Saupiquet, de la farine Francine, des pâtes Barilla, de la moutarde Maille, du camembert Président, du riz Uncle Ben's, de l'huile d'olives Ducros, du vieux rhum Dillon... Tout cela bien entreposé dans les allées renouvelées et continuellement nettoyées par une armée d'employés pour contrecarrer la montée du chômage.
L'autre mode de vie est incarné par le Grand Village où se tiennent d'immenses marchés. On trouve de tout. Un ennui de plomberie, une vieille installation électrique à réparer ? Les articles qui ne sont pas en rayons se dénichent forcément au Marché de la Balise. Les commerçants y ont des planches qui font offices de stands, certains possèdent un local aux allures de studio pour l'entreposage et la présentation de leurs produits. C'est un peu le bordel, mais ça respire la vie grouillante aux sons chaleureux des échanges amicaux. L'achat n'est parfois qu'un prétexte pour passer le bonjour à l'ébéniste.
Cette confrontation des cultures est partout remarquable. Pour diner, j'ai le choix entre un menu français entouré d'une décoration soignée qui se veut cassure avec l'atmosphère empoussiérée extérieure, et un poisson braisé dans un coin de jardin ensablé où se dévisage quatre tables face à la petite habitation des cuisiniers improvisés. Les bars du centre ville sont climatisés et proposent la diffusion du rugby français par chaîne câblée. Les terrasses du quartier sont écrasantes de chaleur malgré le réconfort d'une bière à la fraicheur incertaine du frigo débranché. Les 4x4 appartiennent aux personnels des entreprises pétrolières, tandis que le gros de la population, dénué de permis de conduire, ne se déplace qu'en taxis. Impossible pour la majorité de découvrir les abords de la ville. Et quand bien même... pour quoi y faire ?
La situation est similaire à regarder le niveau d'études. Pour former aux postes de gestion d'entreprises, Port Gentil ne dispose que d'une Ecole Nationale de Commerce délivrant le BTS. La ville prévoit de terminer la construction du campus d'une prochaine université dans quelques années. D'ici là, les seules possibilités d'études supérieures offertes aux port gentillais sont la formation française à distance ou bien le suivi d'études dans un pays étranger.
Et tout ce petit monde essaie de cohabiter tant bien que mal. L'État mandate des entreprises pétrolières pour l'exploitation des licences onshore et offshore. Celles-ci sous-traitent des services de maintenance, de gardiennage, d'outils informatiques à des filiales locales d'importants groupes internationaux. La majorité des entreprises de la place tire son revenu indirectement des activités de l'huile. Les employés rapportent l'argent à la famille. Et tout le monde est content... sauf à parler récemment de réduction des coûts !

mercredi 10 mars 2010

Anecdote de la vie quotidienne

Durant mon bref séjour sur Libreville pour obtenir ma carte de séjour, j’en avais profité pour acheter du tissu aux couleurs locales dans le marché artisanal. En fait de tissu gabonais qui n’existe pas, j’avais pris un imprimé sénégalais dans les tons jaune ocre de fabrication industrielle, comme l’avait attesté l’étiquette bleue collante de la marque ajustée à l’un bord.

C’est en revenant dans mon appartement que j’ai véritablement trouvé quoi en faire : un rideau ! Le ton vif allait rendre quelque peu chaleureux mes murs alors uniformément blancs sanitaire.
J’ai présenté mon projet à un tailleur du marché de Port Gentil qui m’avait été recommandé pour des travaux simples (évitons les chemises cintrées !) Lui confiant le tissu, il s’est débrouillé pour dénicher un système d’accrochage peu onéreux et adapté à ma tringle nue.
Revenu une semaine plus tard, il m’a présenté son travail : exactement ce que je lui avais baragouiné entre deux mots et trois dessins. Le bonhomme est parfaitement recommandable !

Après quelques retouches de longueurs pour finalement obtenir les dimensions pointilleusement exactes de ma baie vitrée, j’installe ce cadeau que je me suis offert ! Tout colle, les crochets accouplés à mon rail de guidage remplissent leur rôle à merveille !
L’émotion soudaine qui découle de cette entreprise de bidouille il y a peu incertaine, et désormais achevée, me fait asseoir l’instant de la contemplation d’un rideau animé par des ombres végétales qui jouent sur les motifs exotiques. Il y a là du jaune, du marron, des touches de rouges, le vert extérieur, une note de bleu… Ah bah oui ! Il est tellement doué qu’il m’a cousu l’étiquette adhésive !


lundi 8 mars 2010

Changement de bureau

Ya de l'évolution !
Je passe du carrelage à la moquette. Bon, elle ne monte pas jusqu'aux genoux, mais je ne rechigne pas sur les pas feutrés des fournisseurs, mesurant leurs gestes dans cet environnement étouffé, pour prendre place en face de moi. Il me reste à penser à une petite plaque nominative pour orner mon bureau...

samedi 6 mars 2010

Ca secoue dans les chaumières

Cette nuit, Orage ! Le genre à se croire en pleine guerre, la tête dans le fût, les oreilles collés aux parois à chaque flash qui illumine violemment les murs à travers l’interstice des volets clos ! Par moment, quelques effets stroboscopiques rappelle une cheminée tout feu tout flamme dont mon palier s’égayait à jouer l’antre. Les murs tremblants, je finis par fermer l’œil.

Brusquement l’obus éclate sous ma fenêtre dans un étincelant fracas ! Réveil en sursaut. Pas longtemps, l’armée bat en retraite, et bientôt de la météo contrariée il ne reste que les spasmes incandescents qui faiblissent.

Réveillé au petit matin par les premiers rayons de soleil, je tends un œil mou vers mon réveil à piles. 04 :32. Non, attendez, c’est bien trop tôt pour faire jour ! C’est quoi se binz ? Je glisse sur le carrelage et rampe vers la douche, passant au nez de climatiseur muet. L’interrupteur singe ma fulgurance matinale : pas de lumière ! Ya vraiment des trucs pas clairs ce matin ! Je fais un crochet par la cuisine et tâtonne sur les touches musicales du tableau électrique. Je relève le directeur et deux adjoints. Bien sûr, ils n’ont pas de nom pour distinguer leur fonction ! Poser négligemment sur la table du salon, l’heure de mon mobile me donne 7h34. Mon fauteuil d’entreprise attend mon popotin depuis déjà quatre minutes.

Le soir venu, home sweet home ! Je passe une jambe dans la chambre et, Quelle horreur, elle est aussi chaude que les allées biscuits du Casino ! Déjà qu’elle n’était pas isolée, si en plus mon climatiseur se contente de brasser l’air, je vais passer une nuit torride ! Pour équilibrer la perte, je pousse celui du salon au maximum. Un pull apprêté pour mon confort, je prévois un dîner à la fraîcheur nocturne. Mais non ! Tout comme le dragon épuise son feu et meurt, mon climatiseur offre actuellement ses derniers soupirs glacés
Je fais le tour des installations pour relever d’autres éventuelles dommages : je passe à la cuisine vérifier la salle des serveurs !


Sur la plaquette de bois, à la verticale de la gazinière, repose le nœud informatique des huit logements de plein pied de la Concession. Deux modems ADSL, un routeur, un point Wifi et une alimentation de secours en cas de coupure de courant baignent dans l’atmosphère surchauffée de ma cuisine à température extérieure. Le pratique de la chose, c’est que ça m’amuse de voir clignoter les loupiotes alors que mon steak porté au feu suinte l’huile dans la poêle fumante ! Dans cette ville de tous les kongossas (= rumeurs), je pourrais même dénoncer mon voisin numéro 8 qui suce la bande passante comme un bébé goulûment son sein maternel !
Pourtant ce soir le sapin ne brille pas des masses. Yen a un là-haut qui a dû se prendre une châtaigne de la Grosse Bertha la veille. Mais je préfère ne pas toucher. Je leur en fais déjà assez voir avec mes grillades de poissons !

jeudi 4 mars 2010

ULM sur l'Ile Mandji

Fin d’après midi, balade en ULM au bord d’un soleil déclinant. En binôme, nous avons parcouru l’Ile Mandji, région de Port Gentil qui s’étend d’Ozouri (au Sud) au Cap Lopez (au Nord). En fin de vol, mon T-shirt me collait à la peau d’humidité et de sel océanique !


Humez l’odeur de poussière et ressentez la moiteur de la verdure à travers ces quelques clichés de la brousse banlieusarde de la capitale économique ! Je vous laisse apprécier les prises de vue.

Lien Picasa

mercredi 3 mars 2010

Riding to Ntchengué

J’essuie la tige métallique d’un chiffon blanc et la replonge dans le carter. Je la déloge à nouveau pour lire le niveau d’huile. Ok ! Le liquide de frein oscille lui aussi dans la bonne fourchette. J’ai fait ajuster la pression des pneus à la station service. Alors que l’employé courrait d’une roue à l’autre pour me donner les mesures d’un air interrogatif, je cherchais désespérément les références sur la trappe d’essence, puis dans le manuel :
« Là j’ai 3 bars, Monsieur ! C’est ça qu’il faut ?
- Attendez, faut que je trouve les pressions…
- Et celle-ci j’ai presque 3 bars, Monsieur ! C’est bon ?
- Mais j’en sais rien, laissez-moi deux secondes ! »
Je les ai finalement trouvé dans l’entrebâillement de la porte conducteur. Quant à savoir si les 3 bars de l’appareil valent réellement 3 bars… De plus, l’allure écrasée de l’avant droit continue de m’inquiéter. Je crois bien qu’il fuit !

Bien, tous les contrôles sont au vert ! Je suis paré pour parcourir les onze kilomètres qui me séparent de Ntchengué (prononcer ['Tchéngué]) ! Les dires témoignent d’une route en dur, mais peu praticable en voiture de tourisme. Mais moi pas peur ! Je m’apprête à chevaucher ma 206 galopante noire !
Je m’installe à bord. Dernière check-list avant le départ. Appareil photo, Ok. Pack anti-soleil (casquette, crème, lunettes), Ok. Bouteille d’eau (des fois que la nuit m’attrape sur les longues routes texanes), Ok.


J’ai quand même une bonne excuse pour tant de précautions. La seule indication qui m’a été donnée est : « Avant Ntchengué, tourne à gauche au panneau » ! La veille, j’ai bien pris la peine d’imprimer un plan. Mais que voulez-vous voir sur une parcelle d’herbe traversée par une nationale ? Réponse : une droite jaune de biais sur fond vert ! La version satellite n’a pas donnée de meilleur résultat. Le bougre a oublié de zoomer avant de déclencher le flash !

Contact ! Clim’ ! Radio ! J’aurais au moins le privilège d’avoir les infos au frais pour passer le temps si je me « tank » ! Le GPS de mon mobile pointe le parking de la Concession. En avant !
Sorti de la ville, je passe devant l’hôpital Ntchengué. Il me reste 8 kilomètres et 15 minutes pour être au rendez-vous. A l’aise… Ben v’là que mon GPS fait des siennes ! Evidemment, ce qui n’est pas pratique avec GoogleMaps, c’est qu’à défaut de recevoir les données en temps réel par liaison radiophonique il ne faut surtout pas oublier de télécharger la carte avant le trajet… Bon ben, j’ai plus qu’à sortir mon papier Kandinsky du vide poche !

La route rougit de terre et se ride. Les nids de poule grossissent. Impossible de les éviter à vive allure, je rétrograde et sourit au cliché du vacancier : « ça va me faire baisser ma moyenne » ! A contourner en première les dépressions de gauche à droite de la route, je suis sûr de mon heure de retard. La roue gauche dans un trou remonte, tandis que l’arrière passe l’obstacle à son tour. Oh et puis tiens, on va valider la théorie du TGV !

La théorie du TGV dit qu’un train peut passer à pleine vitesse sur un tronçon auquel il manque deux mètres de rails sans rien ressentir. Seulement pour atteindre 300 km/h avec Titine, va falloir se lever tôt, et dans l’avion !
Résultat de l’expérience : la vitesse limite inférieure est 50 km/h. En classe confort, on monte à 70 km/h. Bon, c’est sûr qu’une grosse crevasse qui se pointe inopinément sous le châssis se ressent violemment. Du genre d’un réveil nocturne brutal : « Oulà qu’est-ce qui m’arrive ? » Le regard béat devant le contenu du vide poche passé entre les pieds, le balayage rapide de l’essuie-glace, sa manette remontée d’un cran sous le choc. Débrayage, frein à main. La radio diffuse le fond sonore d’une nouvelle station. Ouverture de la portière. Je mets la main sur les yeux pour ignorer le vide d’un pare-choc arraché. J’écarte craintivement l’index et le majeur. Ouf, ça va ! Le moteur est toujours sous le capot ! Un petit coup de pied dans le pneu pour m’assurer qu’il est toujours solidaire de l’aventure, et on repart.

Bientôt je remarque qu’à chaque tronçon infranchissable, une voie de sable en bordure de la route a été aménagée par le passage successif des véhicules. Avec ses petites dunes, elle fait penser à Mickey et ses montagnes russes. C’est fou tout ce qu’on peut faire faire à une Peugeot !

Peu après, me voici nez à nez avec la fin du bitume. Devant moi les prémices d’une piste sinueuse ensablée. J’ai dû dépassé mon très désiré carrefour… ou bien ! Sans grande envie d’envoyer Titine s’enliser les quatre fers, je fais demi-tour. Quelques indications de passants et je retrouve finalement mon chemin. J’arrive pile à l’heure pour ma séance d’ULM !

Photos très prochainement !

lundi 1 mars 2010

Superstition

La superstition m'envahit. Je l'étais vaguement bien avant le Gabon, à propos des examens et des compétitions. Je m'obligeais à reproduire tous les détails insignifiants qui, pensais-je, contribuais à la réussite ! Ma trousse de travers, j'arrangeais, tout en attendant les documents, les quatre stylos de couleurs au bord de la table sans faire dépasser l'un des autres. Ca me rappelle la pub où Zinedine Zidane dans les vestiaires du stade enfile sa tenue sportive. D'abord la chaussette gauche, puis la droite. Toujours... Gare à lui si le rituel est bâclé. "On a perdu ! C'est la faute de la chaussette gauche, je l'ai laissé tombé sous le banc. Alors j'ai enfilé la droite en premier !" Je crois qu'on fait tous ça, un temps, pour se rassurer !

Ces dernières années, le rituel consiste à ne surtout pas dévoiler l'heureux évènement avant son accomplissement. Sinon bien sûr, il ne se réalise pas ! "Je suis pris pour le job, il faut juste que je signe le contrat." Et quelques jours plus tard : "Ils n'ont pas eu les budgets..."
Evidemment, cet axiome suggère plusieurs corollaires. Le premier dit : "si ce dont je parle n'arrive pas, alors je dois évoquer tout ce qui ne m'est pas souhaitable" ! Le second, et c'est le pire, dit : "il faut bien qu'il se passe quelque chose !" Et il ne se déroule jamais, ô grand jamais, ce que je veux qu'il arrive... parce que je ne pense jamais à tout ce qu'il pourrait advenir sans que je le veuille ! Tordu hein !
"C'est ça qui met du piment à la vie !" Oui, mais ce n'est pas toujours évident de rester d'aplomb sur des bases instables. Tenant ce raisonnement, je comprends parfaitement la position passive de l'énergumène aux bras ballants qui explique "Ca ne sert à rien de planifier... de toute façon, ça ne collera jamais avec la réalité. Autant laisser venir !"

Dites-moi que je suis dingue !