Je vous raconte quoi ce soir ? Un peu de communication intra-entreprise ? Ou alors la fameuse pyramide du pouvoir...
Tiens, plutôt celle-là... elle me tient à coeur et elle est courte; je suis déjà en retard sur mon sommeil !
Tout d'abord, l'introduction du contexte. Imaginez-vous parachuter un beau jour dans un bureau de 6 personnes. Gens de tout âge... ça prévoit d'être grandiose ! Les débats enflammés, les pauses rallongées, les prises d'assaut du self,... et peut-être même les soirées intra-service ! Wouah !
Ah oui... mais c'était sans compter la volonté des cinq d'écouter les mouches s'étonner du chaud-froid de la clim' lorsque le volet redescend glacer les nuques ! Pour se faire une rapide idée de l'ambiance de folie, je paraphrase un collègue logé à trois bureaux de là qui, une fois, est venu se perdre dans notre service. Il ouvre la porte. "Hé ben, c'est d'un calme ! Vous êtes six dans un bureau et c'est moi qu'on continue à engueuler pour le bruit !" Ce qu'il ne savait pas, ce jour-là le niveau sonore du bureau atteignit son maximum : il faisait chaud, on a poussé la clim' !
Ah ça, faut pas être cardiaque ! Il suffit que Roger t'appelle sur le fixe et le spectacle de six chevelures effectuant un saut de 3 mètres synchronisé est saisissant ! Tous les coureurs ont franchi la bosse en même temps ! Les pneumatiques ont encaissé la descente !!
Bien installé, j'ai commencé à étaler les inutiles fournitures de bureau un peu partout pour marquer mon territoire. Sur la table tout d'abord, puis les tiroirs et le sol. Même l'armoire commune a reçu une trace de mon passage. Mais c'est con une armoire... j'ai tenté, ça parle pas ! N'empêche... pas moins que mes gaillards en tout cas !
Par hasard j'ai découvert un indicateur efficace... aussi sûr que la qualité des toilettes d'un établissement renseigne directement sur son organisation interne ! J'y pense, nos toilettes sont bouchées depuis une semaine. Imaginez le cirque que ça doit être à l'administration ! La salariée débordée, la prestataire qui se fiche de tout et tant mieux pour ta gueule si tes dossiers ont disparu, "d'ailleurs tu sais où tu peux te les mettre tes pochettes cartonnées ?", la chef de service qui verrouille toutes les affaires, un œil soupçonneux au-dessus de l'écran posté vers la cloison vitrée, si bien qu'elle absente rien ne va plus ! L'odeur du sang hante déjà ce couloir !
Je reviens à mon indicateur. C'est le nombre de fournitures en tout genre dans un bureau. Plus il est élevé, plus les ordinateurs de l'entreprise sont performant. Explication : de plus en plus de documents sont informatisés. Les stylos davantage inutiles ne constituent plus la denrée rare au moment fatidique de remplir un formulaire que présente l'assistante sous pression. Plutôt que de constituer un "actif circulant" d'un bureau à l'autre, ils s'entassent désormais là où leur forme contribue à la décoration du mobilier. Une gomme neuve pour rehausser le clavier. Un stylo plume fièrement dressé devant la photo de famille. Dans tous les tiroirs, entre les dossiers M et N on trouve des stocks de trombones, de punaises, d'agrafes. Mais plus personne n'a l'idée d'agrafer ses frais kilométriques à son écran avant d'imprimer sa note de frais !
Donc... je suis installé à mon aise depuis 3 mois quand un collègue se tourne vers moi gêné. En aparté, il me demande combien je gagne en tant que prestataire ! Si ça ne te dérange pas bien sûr !
Oulà... Attends mon garçon ! On va ressayer, d'accord ? Alors non je ne suis pas sous-traitant, et oui je fais parti de la société. Et oui, même si tu en doutes chaque matin en me voyant arriver les yeux mi-clos de sommeil, je suis ton égal dans la grande échelle sociale de l'Entreprise.
Le garçon tente alors de se rattraper à grand coup de "aaaaahhhh BON ??" Il amorce une ultime pirouette "Mais alors un CDD ça gagne bien ? Si ça ne te fais rien de répondre hein ! Parce que parfois c'est gênant"
Interloqué par la réponse d'une part, d'entendre si longtemps sa voix d'autre part, je surprends ma main à serrer très fort la souris ! Allez, respire... il ne se fiche pas de toi ! Je vois que tu as loupé un épisode Coco ! On va se les repasser cal-me-ment... En trois mois, pas un seul, PAS UN SEUL, n'a été foutu de me demander comment j'allais ! Alors transposé aux questions du deuxième ordre du genre "tu viens d'où ? tu veux faire quoi plus tard ?" je ne sais même pas s'ils savent que la forme syntaxique existe ! Après tout, c'est ptête pas poli de discuter, on sait jamais... Ptête qu'il comprend pas tout c'qu'on dit... Ou alors c'est "je m'en fous de toi et laisse-moi tranquille où je mords !?" Je préfère pas... Je stocke pas mal de fouillis dans le tiroir, mais ils n'ont pas voulu me donner de muselière aux fournitures ! "Ah bah non, je n'ai pas ça ! Tu veux que j'en commande ?"
Bon c'est la première fois qu'il prend l'initiative de la conversation. Je fais un effort pour prendre sur moi. "Je suis stagiaire (banane). On me paie au lance-pierre. Et tous les jours, dès le levé, je sais qu'après trois correspondances de space-mountain, il me reste 8 heures de philosophie sur la vie passionante des diptera !! Voilà, tu sais tout !"
Oùla... un café viiite !
Tiens, plutôt celle-là... elle me tient à coeur et elle est courte; je suis déjà en retard sur mon sommeil !
Tout d'abord, l'introduction du contexte. Imaginez-vous parachuter un beau jour dans un bureau de 6 personnes. Gens de tout âge... ça prévoit d'être grandiose ! Les débats enflammés, les pauses rallongées, les prises d'assaut du self,... et peut-être même les soirées intra-service ! Wouah !
Ah oui... mais c'était sans compter la volonté des cinq d'écouter les mouches s'étonner du chaud-froid de la clim' lorsque le volet redescend glacer les nuques ! Pour se faire une rapide idée de l'ambiance de folie, je paraphrase un collègue logé à trois bureaux de là qui, une fois, est venu se perdre dans notre service. Il ouvre la porte. "Hé ben, c'est d'un calme ! Vous êtes six dans un bureau et c'est moi qu'on continue à engueuler pour le bruit !" Ce qu'il ne savait pas, ce jour-là le niveau sonore du bureau atteignit son maximum : il faisait chaud, on a poussé la clim' !
Ah ça, faut pas être cardiaque ! Il suffit que Roger t'appelle sur le fixe et le spectacle de six chevelures effectuant un saut de 3 mètres synchronisé est saisissant ! Tous les coureurs ont franchi la bosse en même temps ! Les pneumatiques ont encaissé la descente !!
Bien installé, j'ai commencé à étaler les inutiles fournitures de bureau un peu partout pour marquer mon territoire. Sur la table tout d'abord, puis les tiroirs et le sol. Même l'armoire commune a reçu une trace de mon passage. Mais c'est con une armoire... j'ai tenté, ça parle pas ! N'empêche... pas moins que mes gaillards en tout cas !
Par hasard j'ai découvert un indicateur efficace... aussi sûr que la qualité des toilettes d'un établissement renseigne directement sur son organisation interne ! J'y pense, nos toilettes sont bouchées depuis une semaine. Imaginez le cirque que ça doit être à l'administration ! La salariée débordée, la prestataire qui se fiche de tout et tant mieux pour ta gueule si tes dossiers ont disparu, "d'ailleurs tu sais où tu peux te les mettre tes pochettes cartonnées ?", la chef de service qui verrouille toutes les affaires, un œil soupçonneux au-dessus de l'écran posté vers la cloison vitrée, si bien qu'elle absente rien ne va plus ! L'odeur du sang hante déjà ce couloir !
Je reviens à mon indicateur. C'est le nombre de fournitures en tout genre dans un bureau. Plus il est élevé, plus les ordinateurs de l'entreprise sont performant. Explication : de plus en plus de documents sont informatisés. Les stylos davantage inutiles ne constituent plus la denrée rare au moment fatidique de remplir un formulaire que présente l'assistante sous pression. Plutôt que de constituer un "actif circulant" d'un bureau à l'autre, ils s'entassent désormais là où leur forme contribue à la décoration du mobilier. Une gomme neuve pour rehausser le clavier. Un stylo plume fièrement dressé devant la photo de famille. Dans tous les tiroirs, entre les dossiers M et N on trouve des stocks de trombones, de punaises, d'agrafes. Mais plus personne n'a l'idée d'agrafer ses frais kilométriques à son écran avant d'imprimer sa note de frais !
Donc... je suis installé à mon aise depuis 3 mois quand un collègue se tourne vers moi gêné. En aparté, il me demande combien je gagne en tant que prestataire ! Si ça ne te dérange pas bien sûr !
Oulà... Attends mon garçon ! On va ressayer, d'accord ? Alors non je ne suis pas sous-traitant, et oui je fais parti de la société. Et oui, même si tu en doutes chaque matin en me voyant arriver les yeux mi-clos de sommeil, je suis ton égal dans la grande échelle sociale de l'Entreprise.
Le garçon tente alors de se rattraper à grand coup de "aaaaahhhh BON ??" Il amorce une ultime pirouette "Mais alors un CDD ça gagne bien ? Si ça ne te fais rien de répondre hein ! Parce que parfois c'est gênant"
Interloqué par la réponse d'une part, d'entendre si longtemps sa voix d'autre part, je surprends ma main à serrer très fort la souris ! Allez, respire... il ne se fiche pas de toi ! Je vois que tu as loupé un épisode Coco ! On va se les repasser cal-me-ment... En trois mois, pas un seul, PAS UN SEUL, n'a été foutu de me demander comment j'allais ! Alors transposé aux questions du deuxième ordre du genre "tu viens d'où ? tu veux faire quoi plus tard ?" je ne sais même pas s'ils savent que la forme syntaxique existe ! Après tout, c'est ptête pas poli de discuter, on sait jamais... Ptête qu'il comprend pas tout c'qu'on dit... Ou alors c'est "je m'en fous de toi et laisse-moi tranquille où je mords !?" Je préfère pas... Je stocke pas mal de fouillis dans le tiroir, mais ils n'ont pas voulu me donner de muselière aux fournitures ! "Ah bah non, je n'ai pas ça ! Tu veux que j'en commande ?"
Bon c'est la première fois qu'il prend l'initiative de la conversation. Je fais un effort pour prendre sur moi. "Je suis stagiaire (banane). On me paie au lance-pierre. Et tous les jours, dès le levé, je sais qu'après trois correspondances de space-mountain, il me reste 8 heures de philosophie sur la vie passionante des diptera !! Voilà, tu sais tout !"
Oùla... un café viiite !
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