Réveil très matinal en cette fin de semaine. Après une cérémonie de nettoyage abrégée, je passai la porte à 5h00. Les allées s'éclairaient aux lueurs de sodium. Après s'être brossé les dents au dessus de la verdure, le gardien de la Concession actionna la barrière coulissante, m'ouvrant la vue au 4x4 apprêté par Christelle. A la place du mort, Luc, un fang "du Nord" (Oyem, Woleu-Ntem) nous accompagna dans notre coup-de-tête. Notre esprit gonflé d'espoir d'entrevoir la faune locale à la fraîcheur du levé de soleil.
5h15, nous réquisitionnâmes notre voisin pour approcher les plaines végétales en terrain connu. Pelle et glacière chargées, nous voici de nouveau sur l'incontournable route de N'Tchengué.
A hauteur du village M'Béga, notre guide eu quelques incertitudes sur la piste à suivre. En deux ans, le paysage change par endroit du tout au tout. Premier arrêt, la plaine d'Animba. Petit déjeuner aux saveurs de rillettes et de cidre. Nous observâmes consciencieusement les horizons pour surprendre un quadrupède quelconque. Sans succès !
Notre route se poursuivit sur Nyolokoué, traversant les vastes espaces d'Ambouroué puis Mandorové sur une piste en territe aménagée par les pétroliers de la région. Nouveau casse-croute, nouveau gobelet.
La presqu'île Mandji, Ogooué-Maritime, Gabon
Sur le retour, l'équipe me confia le volant. En pleine brousse, je fis rattraper la piste au véhicule en attaquant le fossé de côté. Penché, le 4x4 bascula davantage en traçant des ornières sur un sol de plus en plus boueux. Stop, tout le monde descend. On fait le point ! C'est plus fort que moi, il faut absolument que je retourne toutes les voitures qui me passent entre les mains !
Finalement nous revînmes sains et saufs au bercail sans croiser la moindre bestiole.
Notre voisin remercié, nous commandâmes un repas de rouge, capitaine et sanglier, assaisonnés de bananes et manioc.
L'après-midi, en quête d'un tailleur pour quelques travaux couturiers, nous fûmes conseillés par Jean-Louis, gardien de la Concession. Suite à cette course au Quartier Salsa, il nous invita à découvrir d'un même temps sa famille et son habitation louée à une centaine de mètres. Père de quatre filles, il loge à six personnes au sein d'un contreplaqué sous un toit de tôle. Après vingt ans de travail dans la même entreprise, il nous apprit son salaire de 250 000 FCFA (375 € /mois).
A la lumière déclinante, il ne nous resta qu'à décrotter le 4x4 de ses herbes et de sa sueur du jour.