dimanche 17 décembre 2006

Analyse Systémique d'un Tonus

Prenons un Tonus Open Bar, qui se déroulerait poétiquement sur les berges de la Loire, disons, au Calysto. Décomposons la soirée en phases.

1) Il y a tout d'abord l'instant pré-ventes avec les « Tu y vas ? Je sais pas si j'y vais, moi ? Tu crois que j'y vais ? ». Bien sûr tout obstacle a sa parade « Tiens, je t'ai pris une entrée pour ce soir ! ». Mais toute parade a aussi sa contre-attaque « Oh la la, j'ai pris une place, mais je peux vraiment pas venir ! Tu veux pas me l'acheter toi ? On m'a dit que ça allait être super ! ».

2) Vient ensuite l'heure de la préchauffe. Le but, vider en un minimum de temps le carton qui traîne au coin de la table. Ah oui, mais on a dit que c'était un Open Bar... alors pas la peine ! Si... on va quand même prendre ses précautions. On ne s'arrêtera qu'après la deuxième visite des toilettes.

3) Oulala, c'est l'heure. Enfin c'est l'heure officiel du début de soirée, nous avons donc une bonne heure encore pour déambuler dans l'agglomération nantaise !

Le gros problème du Calysto c'est que c'est loin, très loin. Et si on veut faire le malin en débarquant en voiture, il faut venir très tôt pour trouver une place ! Ce qui laisse le temps au final de visiter le quartier chic des quais sordides avant de pouvoir se faire submerger par l'ambiance endiablée de la boîte de nuit. Autant venir à pieds, en plus on pourra raccompagner Sam qui a envie de se lâcher ce soir !
Le temps d'une petite pensée pour là-haut dans l'espoir de ne pas se faire pisser dessus durant le trajet, et nous sommes partis pour un marathon nocturne. S'agirait de ne pas louper le tram. Dès la nuit tombée, ces bêtes-là deviennent aussi rares que l'eau les soirs de fête !

Zut, nous arrivons trop tôt ! Cela ne fait qu'une heure depuis l'ouverture. Le DJ se fait plaisir ! On ne va pas lui en vouloir, il n'a pas grande chance de faire fuir les clients : il n'y a que nous dans la salle ! Nous prenons notre mal en patience accoudés à une table.
Quelques instants plus tard, la salle se remplit de monde, certains occupent le podium. Chacun voit son espace de danse se réduire considérablement à la course de la grande aiguille. C'est sympa, on se sent au chaud. En fait ça rappelle un peu les métros parisiens vers les 18 heures. Espérons que le cheminot ne s'amuse pas à freiner brutalement !

Ah tiens, on respire mieux tout d'un coup ! Nous sentons un flux de personnes se diriger avidement vers le comptoir. Nous essayons de résister au courant, décidant d'aller jeter un coup de langue aux boissons après le passage de la plèbe. Autant profiter de l'espace pour mouvoir un peu nos membres jusqu'ici en position « long-du-corps » !
Attention, retour de marée ! Un nouveau flux en sens inverse nous submerge. La populace a fini de boire. Allons voir le bar. Un verre, deux verres... Bon c'est pas tout ça, mais une petite pause serait la bienvenue !
Les pauses, c'est sympa, ça permet de voir toutes les personnes une à une. Certains se tortillent sur leur siège à l'écoute de la musique ! D'autres sont massés en groupe formant des cercles, gare à celui qui ose y pénétrer ! D'autres encore tentent des chorégraphies incongrues, parfois involontaires ! Heureusement qu'il y a des stroboscopes, parce que quel immobilisme vu de l'extérieur ! Vive les farandoles !!
Allez, on y retourne, en plus le DJ s'est décidé à changer de style ! Difficile de se frayer une place parmi la foule, et puis ça pousse, ça remue ! Je me retourne instinctivement pour confondre le coupable. Horreur ! Le type est blême, les yeux ailleurs, une mine de déterré ! Un cadavre... Son pote pareil d'ailleurs ! Un rapide scan de la foule m'oblige à admettre la vérité ! Nous dansons dans un cimetière.

Déjà le sol devient humide. Pour info, l'épaisseur de la couche liquide est un excellent indicateur pour connaître l'instant opportun de notre départ. Dès que les chaussures subissent un bain nettoyant intensif à chaque pas de danse, quittons la boîte ! Un autre indicateur est le nombre de mecs par nanas sur la piste de danse. Croissant au fil de la soirée, le rapport 6 pour une est le seuil critique ! Dépassé ce point, la soirée n'est plus tellement intéressante, et les bons souvenirs risquent d'en être altérés.
Nous quittons donc ce hammam dont les volutes de fumée remplacent la vapeur d'eau. Le souvenir d'une marche sans fin refait soudain surface... à cette heure, plus de tram, le parcours s'étire inexorablement ! On parle de tout et de rien, de la soirée, des anecdotes, d'un annuaire à pourrir, de la prévision des effectifs en TD qu'il y aura dans quelques heures. Cela fait l'effet d'un bon film dont nous critiquons les acteurs pour leur sans gêne ou leur retenu ! Le long des rails, les plus frais d'entre nous impose le rythme, d'autre plus amochés gardent le silence rattrapant constamment leur retard.

Une bonne soirée qui restera dans nos bouches quelques jours pour écouler des modules interminables.

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