Une différence toutefois: la tendance française qui veut séparer les bureaux dans une pièce close pour favoriser l'intimité entre client et commercial n'est pas reproduite ici. Client et commercial sont dans le même "hall" que la salle d'attente. Ca n'est pas choquant, les agences de notre bonne vieille Poste sont similaires. Mais le point souligne la culture sociale et ouverte des gabonais.
Passant les portes d'entrée, je me dirige en direction du bureau devant lequel deux chaises à disposition du client sont libres. M'asseyant sur celle de gauche, je me lance dans l'interrogatoire qui permet à ma commerciale d'ouvrir ma ligne téléphonique. Tandis que les questions s'enchainent, quelqu'un s'installe tranquillement à ma droite à la place de mon éventuelle future femme. Peut-être est-ce un employé distrait ? Le geste ne perturbe pas la jolie employée dont les doigts ne cessent de parcourir le clavier. Puis, en aparté, elle se tourne vers mon voisin pour lui demander la raison de sa venue. "Je veux changer mon numéro de portable."
C'est donc un client ! Après un moment, il participe lui aussi à l'ouverture de mon compte au travers d'anecdotes, de blagues. Bref il joue le bout-en-train de notre trio !
La situation se reproduit également dans les bureaux des assistantes de mon entreprise. Alors qu'elle est en pleine conversation avec un employé, elle m'invite chaleureusement à occuper le second siège, me demandant ce qui m'amène... La règle: il faut occuper toutes les chaises !
Alors le lendemain, en rendant visite à mon agence téléphonique préférée, j'ai volontairement oublié de passer par la case "salle d'attente". Je me suis installé confortablement face à l'employée avec un grand "Bonjour", coupant presque la parole au client qui me précédait. Fallait la jouer fine, c'était un militaire !
Il me prend à parti :
"Non mais tu te rends compte que je ne peux plus téléphoner ? Ils n'ont même plus de carte à donner aux clients ! C'est quoi ce service.
- Ah oui, mais ils sont un peu bras cassés ici, en regardant la commerciale en coin. Mais allez en face, ils ne sont pas en rupture de stock.
- Je sais bien, mais je veux le même numéro ! J'ai perdu ma carte, et là ça fait 10 minutes qu'on me dit que je n'ai plus de téléphone. Comment je fais moi pour samedi ?
Je me tourne vers la femme.
- Vous n'avez pas de solution temporaire ? Des portables disponibles ?
Je savais d'avance qu'il n'y avait pas de solution ! Mais il faut jouer son rôle jusqu'au bout !
- Non, je suis désolé Monsieur, il faut revenir plus tard."
C'est quand même beaucoup plus facile qu'en France de discuter avec les gens ! En pleine queue, les conversations se lancent sur des broutilles et nous entrainent pour dériver au gré de l'actualité et de l'efficacité de la caissière !
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