dimanche 3 août 2008

La foule : fluide compressible

Aujourd'hui démontrons que la plèbe est un fluide newtonien compressible.

Imaginez-vous montant dans un RER vers 18h. La rame est bondée. Les dames agrippent leur sac sous leur poitrine, et les écoliers en profitent pour écraser leur cartables contre le bide des touristes hollandais rouges de soleil, surpris de l'agitation.
Toujours à l'arrêt, portes ouvertes, vous êtes surpris qu'un jeune couple atteigne encore la barre où s'entremêlent les bras inconnus. Le dicton doit être vrai "Quand yen a pour un, yen a pour dix !"
La rame démarre. Vous êtes collé, serré ! Votre main est resté en arrière, accroché a une chose molle... peut-être un blouson...
Brusquement, le train freine. Arrêt d'urgence ! Les derniers bras lâchent prise, cédant à la pression humaine ! Par un mouvement d'inertie général, les usagers sont entrainés vers l'avant, emmenant avec eux sacs, blousons, enfants... Vos pieds foulent trois pas ! En sueur vous vous demandez "Mais ils étaient cachés où ces trois pas quand je suis rentré"

La réponse est simple : la foule est compressible. Et même mieux, elle réagit comme un gaz, se répartissant équitablement dans l'espace pour diminuer les pressions locales.
Illustration : vous êtes en banlieue. Vous prenez le RER et ohhhhh... chance, la moitié des places est libre. Ca ne vous a jamais frappé de voir que sièges libres et occupés étaient étonnement équitablement réparti dans toute la voiture ? Pas un seul carré complet... toujours deux personnes se regardant en diagonale... Ne cherchez plus, ce n'est pas que les gens ne s'aiment pas. La réponse est le comportement gazeux de la foule !

Et lorsque vous descendez du RER, vous vous croyez malin d'emprunter les escaliers plutôt que les escalators surchargés ? Que nenni, vous n'êtes qu'une goutte d'eau égarée qui rejoint le flot en surface. Un bras de rivière qui menace de s'assécher. Mais il ne tarira jamais ! Il y aura toujours quelques gouttes d'eau qui prendront les escaliers, par culpabilité massique, ou toute autre raison ! Mais le "j'ai vraiment bien fait d'emprunter les escaliers" voile la véritable cause : l'écoulement newtonien de la foule !
La foule n'aime pas être compressée. Elle n'aime pas non plus attendre au bas de l'escalator, il faut qu'elle avance, qu'elle coule, quitte à emprunter un chemin plus difficile... parce qu'une raison l'attire au sommet : son énergie potentielle (généralement c'est l'appel du travail vers les 8h) !

Prenons un autre exemple pour mieux convaincre. Comme la RATP me donne des boutons, je vais prendre la voiture.
Vous êtes sur l'autoroute, vous roulez tranquillement sur la voie du milieu. La chaussée est peu encombrée. Vous dépassez soudain un "escargot pot de yaourt" sur la voie de droite. Mais c'est normal !! Ce sont les effets de bords, plus vous êtes au bord d'une autoroute plus il y a de "résistance" au roulement. Ne croyez pas qu'un type a inventé la roue en écrivant le code de la route ! Il a transcrit ce qui paraissait le plus naturel... comparable à la circulation d'un gaz parfait ! Les bords d'un tuyau freine le fluide qu'il guide !
Ca ne vous étonne toujours pas de prendre de la distance avec votre prédécesseur au sortir d'un bouchon, comme si la masse des automobiles toute entière avait soudainement décidé de respecter les distances de sécurité. Vous le faites pour ressentir une sécurité en cas de freinage... pour garder une certaine distance avec les autres... Bref comme les molécules d'un gaz qui s'équilibre les unes les autres !

Etonnant non !
Demain je vous raconterai l'histoire du gentil atome qui se fait voler un électron au coin de la rue par un méchant atome !

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