samedi 6 mars 2010

Ca secoue dans les chaumières

Cette nuit, Orage ! Le genre à se croire en pleine guerre, la tête dans le fût, les oreilles collés aux parois à chaque flash qui illumine violemment les murs à travers l’interstice des volets clos ! Par moment, quelques effets stroboscopiques rappelle une cheminée tout feu tout flamme dont mon palier s’égayait à jouer l’antre. Les murs tremblants, je finis par fermer l’œil.

Brusquement l’obus éclate sous ma fenêtre dans un étincelant fracas ! Réveil en sursaut. Pas longtemps, l’armée bat en retraite, et bientôt de la météo contrariée il ne reste que les spasmes incandescents qui faiblissent.

Réveillé au petit matin par les premiers rayons de soleil, je tends un œil mou vers mon réveil à piles. 04 :32. Non, attendez, c’est bien trop tôt pour faire jour ! C’est quoi se binz ? Je glisse sur le carrelage et rampe vers la douche, passant au nez de climatiseur muet. L’interrupteur singe ma fulgurance matinale : pas de lumière ! Ya vraiment des trucs pas clairs ce matin ! Je fais un crochet par la cuisine et tâtonne sur les touches musicales du tableau électrique. Je relève le directeur et deux adjoints. Bien sûr, ils n’ont pas de nom pour distinguer leur fonction ! Poser négligemment sur la table du salon, l’heure de mon mobile me donne 7h34. Mon fauteuil d’entreprise attend mon popotin depuis déjà quatre minutes.

Le soir venu, home sweet home ! Je passe une jambe dans la chambre et, Quelle horreur, elle est aussi chaude que les allées biscuits du Casino ! Déjà qu’elle n’était pas isolée, si en plus mon climatiseur se contente de brasser l’air, je vais passer une nuit torride ! Pour équilibrer la perte, je pousse celui du salon au maximum. Un pull apprêté pour mon confort, je prévois un dîner à la fraîcheur nocturne. Mais non ! Tout comme le dragon épuise son feu et meurt, mon climatiseur offre actuellement ses derniers soupirs glacés
Je fais le tour des installations pour relever d’autres éventuelles dommages : je passe à la cuisine vérifier la salle des serveurs !


Sur la plaquette de bois, à la verticale de la gazinière, repose le nœud informatique des huit logements de plein pied de la Concession. Deux modems ADSL, un routeur, un point Wifi et une alimentation de secours en cas de coupure de courant baignent dans l’atmosphère surchauffée de ma cuisine à température extérieure. Le pratique de la chose, c’est que ça m’amuse de voir clignoter les loupiotes alors que mon steak porté au feu suinte l’huile dans la poêle fumante ! Dans cette ville de tous les kongossas (= rumeurs), je pourrais même dénoncer mon voisin numéro 8 qui suce la bande passante comme un bébé goulûment son sein maternel !
Pourtant ce soir le sapin ne brille pas des masses. Yen a un là-haut qui a dû se prendre une châtaigne de la Grosse Bertha la veille. Mais je préfère ne pas toucher. Je leur en fais déjà assez voir avec mes grillades de poissons !

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